La ballade des gens heureux

Une bonne attente et un aller direct pour Patra. Ce long trajet fut silencieux, confortablement installés dans la voiture, nos pensées se dirigeaient vers l'Albanie et toutes ses aventures. Nous sommes déposés dans la nuit et le vent devant le grand pont reliant le Péloponnèse au continent. Nous le traversons à pieds et trouvons une place pour la nuit. Le lendemain, étant encore à 12 kilomètres de Patra, nous faisons du stop pour y arriver. Petite visite de Patra, pause déjeuner et c'est reparti pour Pyrgos.

Entre-temps on nous dépose près d'un terrain de foot où nous demandons s'il est possible d'utiliser leurs vestiaires pour une douche. Le stop ne marchant pas nous allons chercher à manger et on se cale sur la plage. Petit feu en écoutant les vagues et un homme se réclamant de la police nous demande de l'éteindre et de s'en aller prendre le bus sur un ton nonchalant Nous tentons de lui expliquer que la tente était déjà montée, que nous étions fatigués et que la plage était publique. Il s'en va en bougonnant et repasse deux fois dans la soirée pour voir si on avait bien éteint le feu. Le lendemain, nous dirigeons toujours vers Pyrgos pour aller à Olympia, ville des premiers Jeux Olympiques de l'histoire. Le trajet fut très joyeux, notamment grâce à un magicien en free-lance très marrant qui faisait des tour de magie en conduisant. Arrivés a olympia dans la voiture d'une femme (on tenait à le souligner c'est tellement rare) qui nous indique les bons coins pour dormir.

Nous profitons d'être arrivés tôt pour commencer à visiter l'amphithéâtre 1 et 2 après avoir déposé nos sacs dans un snack-bar. Le soir venu nous rencontrons 3 albanais, un père Noël taxi, un joueur de luth et un groupe de potes dans un bar ou nous goûterons le raki chaud avec du miel. On plante la tente à l'entrée du site archéologique pour être dans les starting-bloc le lendemain. A l'ouverture, nous négocions la gratuité pour la totalité site+musées et passons une bonne partie de la journée immergés dans la Grèce antique.

Ce sera à dos de pick-up que nous repartirons vers le sud. Nous passons la nuit dans une orangeraie( après l'autorisation du voisin). L'avantage de dormir dans une orangeraie est que le jus d'orange du matin est très abordable. Nous traversons de charmants villages et parcourons les montagnes avec quelques trajets en voiture mais surtout une bonne randonnée pour se rendre au temple d'Apollon.

On repartira a pied et se déplacera de la même façon jusqu'à la tombée de la nuit. Notre seule rencontre du trajet fut un jeune berger avec qui on a pu un peu discuter de son métier. Après un raccourci laborieux, on décide de planter le campement sous un arbre magique. Dans la soirée une voiture s'arrête, nous donne une poignée de marijuana, des cigarettes et 3 côtes de veau et repart aussi rapidement qu'elle est arrivée. Le lendemain après une toilette dans une fontaine divine nous marchons durant toute la matinée sur cette route très peu passagère.

La randonnée s'étendra toute la matinée et finira dans une taverne, la vue, le repas et les quantités sont au delà de nos espérances de plus on nous offre le dessert et le vin. Ce n'est qu'après cette halte qu'on nous prend en stop pour enfin sortir de ces montagnes. Un autre pick-up rempli d'albanais qui travaillent dans les olives nous dépose à Kyparissia.

Nous coupons au hasard à travers champs pour trouver la plage et on y fera griller nos cotes de veau (gracieusement offertes la veille) sur le feu avec un grillage préalablement découpé.

22/12/13 Direction Pylos, un homme nous emmène jusqu'à Marathapoli car c'est sensé être la meilleure route pour nous. Le soleil au zénith, le paysage magnifique, l'eau limpide se brisant sur les rochers on ne peut résister à la baignade. La prochaine voiture nous fait encore changer d'itinéraire mais au prochain village nous rencontrons une femme qui nous dit que nous ne sommes pas sur la bonne route mais qu'elle va essayer de nous rapprocher et finalement elle change ses plans pour nous déposer a Pylos. C'est de cette rencontre que naîtra l'envie d'aller a Mani. On passe la soirée dans un bar, le DJ vend du rêve, le patron aussi et nous paye une tournée. Val se purge sur le chemin entre le bar et notre tente déjà plantée.

Le lendemain nous mettons les voiles pour Methoni a 12 kilomètres de Pylos. On y est emmenés par un homme qui nous explique qu'il est toujours en vacances car son moyen de gagner de l'argent est d'être "gigolo". Nous plaisanterons là-dessus durant tout le trajet. Avant midi on se fait une petite baignade, une lessive et on part visiter le château pendant que nos fringues sèchent. Cette forteresse est un sublime mélange vénitien et ottoman. L'exploration de ses souterrains et la contemplation est un enchantement pour nous. Nous revenons ensuite sur Pylos et décidons de dormir dans un bateau en rénovation. On laisse un mot de remerciements et d'encouragements pour la rénovation du bateau avant de s'en aller vers Kalamata.

A l'aıde de notre panneau on y arrıve sans dıffıculté. On passe la soirée dans un bar pour fêter l'anniversaire de Val (on se fait offrir une tournée) et le soir on dort devant une école qu'on avait repéré dans la journée. Au matin de Noël, encore dans nos duvets, des enfants viennent a notre rencontre pour parler, jouer autour de nous. Ils sont très curieux de ce qu'on a dans nos sacs. On quitte nos jeunes amis pour découvrir le vieux Kalamata, et on s'offre un poste de musique comme cadeau de Noël et un resto. Les patrons fêtaient Noël en famille dans le resto. Le repas étant léger pour un jour de Noël nous leur demandons s'ils ont du rab. La magie de Noël opère et nous voilà avec un gros repas et différents desserts. Le soir on trouve un coin pour jongler et faire de la slackline dans un parc. Petit basket avec deux jeunes avant de repartir boire un coup pour fêter Noël et aller se coucher.

Le lendemain de Noël nous nous mettons en route pour Mani, le 2 ème bras de terre du Péloponnèse. Les petits villages sur cette route ont un réel charme. Nous finissons dans le bar de notre dernier chauffeur qui nous paye une bière. La nuit étant tombée on choisit par défaut un endroit ou dormir. Cette nuit fut la pire du voyage, un orage et des vents violents chargés de pluie s'abattent sur notre campement et rien n'est épargné. Matelas duvet, fringues, tout y passe. Val est obligé de se confectionner un habit avec un manteau et un poncho pour le bas. Au petit matin nous attendons l'ouverture du bar de la veille pour faire sécher tout ça. Nous passerons 14h dedans, à coté du poêle. On a pu observer toute la vie du bar et y apprécier ses mets et ses individus ainsi que nous divertir à des jeux. Le soir venu on nous conseille de dormir dans une maison abandonnée dans le centre du village, ce que nous ferons.

Le lendemain fut une superbe journée: des trajets en pick-up, un paysage magnifique, la découverte de Mani et sa cote en marbre. On fait la rencontre d'un couple suisse très sympathique qui nous a extirpé de la route déserte de Mani. Le gars est naturopathe donc on discute beaucoup de cette médecine. Nous nous faisons inviter à un super resto le soir venu, on s'est amusé avec eux. Et après avoir quitté nos amis francophones nous rencontrons 3 pakistanais dont 1 soucieux de nous laisser dormir dehors qui nous invite chez lui. Nous faisons la connaissances des autres habitants pakistanais de la maison et y apprenons un jeux de carte en fumant la chicha avec du tabac de chez eux.

Au petit matin il était prévu de partir avec eux pour Sparte mais nous avons du nous débrouiller avec nos pouces.
Nous visitons un musée et les vestiges de l'ancien Sparte.
Dans l'après midi un jeune homme très intéressant nous emmène direct à Athènes. Encore un trajet enrichissant.

Arrivée a Athènes le 29 décembre, nous voilà de retour dans une fourmilière avec son bruit, ses odeurs, ses passants. Après une photo avec le père Noël nous rencontrons Papi qui nous conduit à Exarhia, le quartier Anarchique d'Athènes, berceau de la rébellion ou la police ne met plus les pieds depuis un moment et où la drogue y est tolérée en libre circulation. Quartier tenu par des Antifa, l'endroit est cosmopolite, tous les réfugiés y squattent par peur des violences policières et des groupes nazis. Ici tout le monde se protège mutuellement, la fête ne s'arrête jamais et le feu sur la place ne meurt pas.
Nous commençons par dormir dans un parc non loin de cette place.
Durant notre séjour nous avons chronologiquement:
- visité le musée de la monnaie méditerranéenne ainsi que l'expo au fil du temps.
- réussi à trouver un Caritas où l'on a pu manger et trouver de nouvelles chaussettes. Nous y retourneront 3 fois durant ce séjour pour y laver nos vêtements, prendre une douche et manger. Nous y rencontrons Mustapha, Saman (tjr au petits soins pour nous), Ali, le pasteur et les volontaires et différentes personnes Afghans. La plupart avec des histoires de vie impressionnantes: problèmes de religion ou politiques dans leur pays, certains ont fait de la prisons, ils se sont réfugiés ici et ne peuvent plus bouger et travailler, bloqués par le gouvernement Grec.
- marché en visitant les différents quartiers.

Notre première expérience de couchsurfing chez Andreas fut très agréable, super accueil. Mais pour nous il est bien difficile d'utiliser le système couchsurfing car on ne sait jamais ni quand on arrive et ni quand on repart, et surtout notre accès à internet est très irrégulier. On a aussi moins de liberté mais c'est une pratique très intéressante pour découvrir une ville.
Visite de l'acropole pour prendre l'ambiance, suivi de celle du musée
Rencontre du hang
Capture de tags pour peut être une future expo. Cette ville est le paradis de l'expression murale, en même temps ici c'est bien le seul endroit où une minorité la possibilité de s'exprimer.
On est resté à Athènes jusqu'au 10 janvier, on a passé la grande majorité de nos soirées sur cette place dite anarchique. Ce fut un séjour riche en apprentissage que ce soit à Exarhia, dans la rue, dans l'acropole et les musées, dans la Caritas... Partout.

Hang

Andreas

repas dans la Caritas